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Interview Céline Bonhoure : formatrice en prévention des risques professionnels et secourisme

Rencontre avec Céline Bonhoure, formatrice en prévention des risques professionnels et secourisme, qui s’est prêtée au jeu de l’interview avec ARTEK Formations. Après de nombreuses années en région parisienne, Céline s’est récemment installée en Loire-Atlantique à quelques kilomètres du siège d’ARTEK Formations qui est à Nantes. L’occasion d’évoquer ses projets, son parcours et sa vision du secourisme et de la prévention.

Céline, pouvez-vous nous expliquer votre parcours dans le secourisme ?

J’ai commencé à côtoyer l’univers du secourisme en 2005 lorsque j’ai passé mon AFPS (PSC1 aujourd’hui). Ça m’a tellement plu que j’ai intégré rapidement la Croix Rouge Française en tant que bénévole. J’ai très vite passé mon CFAPSE (Certificat de Formation aux Activités de Premiers Secours en Équipe, aujourd’hui PSE1 et PSE2) pour pouvoir faire du « réseau » c’est-à-dire des gardes auprès du 15 (samu) ou 18 (pompiers) en région parisienne.

En parallèle, j’avais débuté les formations secourisme grand public comme aide monitrice avant de devenir moi-même formatrice à part entière.

La formation en secourisme du grand public a pris de plus en plus de place dans mon quotidien et m’a passionnée. Le retour des personnes formées qui comprenaient l’intérêt et l’importance de cette formation m’ont motivée pour poursuivre.

Transmettre et surtout donner l’envie d’apprendre est gratifiant.

Par conséquent, j’ai décidé d’en faire mon métier et j’ai donc validé mon SST (Sauveteur Secourisme du Travail) puis la formation de formateur SST en 2014 pour pouvoir intervenir plus largement dans le monde du travail et aborder un autre domaine, que l’on ne peut plus négliger : LA PRÉVENTION.

Savoir anticiper les risques et prévenir les accidents c’est aussi l’objectif des formations SST. Pouvez-vous nous en dire plus sur la culture de la prévention ?

Toute personne qui se rend au travail espère bien rentrer chez elle sans avoir eu d’accident au travail. Inconsciemment, chaque personne fait de la prévention pour justement ne pas se blesser lors de sa journée sur son lieu de travail.

L’un des objectifs de la formation SST est de prendre conscience de la nécessité de faire de la prévention aux risques professionnels pour éviter tout accident. Il faut qu’à l’issue des 2 jours de formation, les stagiaires aient un regard différent sur leur environnement de travail pour prévenir de tout accident potentiel.

C’est aussi comprendre et connaître qui sont les autres acteurs en prévention dans l’entreprise pour qu’une action de prévention soit menée. C’est un travail de groupe au final, parce qu’une entreprise est une équipe.

La prévention aux risques professionnels est l’affaire de tous dans l’entreprise, qui est en constante évolution comme la culture de la prévention.

En tant qu’acteur de cet environnement, il est nécessaire de suivre la réglementation et les nouvelles pratiques. Il n’y a pas de monotonie dans notre métier ! Que ce soit par la diversité de nos interlocuteurs comme par l’innovation des techniques d’apprentissages (utilisation de la réalité virtuelle par exemple) ou encore l’évolution des entreprises.

À leur arrivée, les stagiaires sont surpris de plonger dans la culture de la prévention, avant d’apprendre les gestes de premiers secours. Puis au fur et à mesure des heures qui passent, chacun d’entre eux prend conscience de la nécessité, de l’utilité et de l’importance de bien appréhender la prévention aux risques professionnels dans leur domaine de compétences.

Pour finir, apprendre les gestes de premiers secours est une chose, mais ne pas avoir à s’en servir en est une autre : c’est là qu’intervient l’aspect primordial de la prévention et la nécessité d’avoir des acteurs en prévention dans l’entreprise d’où la formation.

 

Le secourisme touche tout le monde. Vous êtes amenée à travailler dans des lieux spécifiques comme des crèches ou des écoles par exemple. Comment adaptez-vous vos formations ?

J’interviens vraiment dans des domaines professionnels divers et variés, que ce soit le monde du spectacle, le BTP, le tertiaire, les industries de l’alimentaire, de l’habillement, de la recherche, l’aide à domicile ou le milieu de l’enfance… c’est aussi un enrichissement personnel et ça évite la monotonie !

Chaque formation est différente d’une part à cause du milieu professionnel dans lequel j’interviens et d’autre part grâce aux différents profils des stagiaires.

Avant chaque formation, il y a un travail préparatoire pour comprendre à quoi sont exposés les salariés de chaque entreprise en termes de danger et de risques professionnels, même si en amont, nous avons des informations qui nous sont données par l’organisme de formation avec qui nous collaborons comme avec ARTEK Formations.

Pour chaque nouvelle formation et pour chaque nouvelle entreprise, il est nécessaire d’adapter son discours, son vocabulaire et ses exemples de manière à être la plus pertinente possible.

Il faut réussir à répondre véritablement aux problématiques que les personnes peuvent rencontrer comme lorsque j’interviens dans le milieu de l’enfance. Quand je m’adresse à des adultes, il faut savoir être andragogue alors que lorsque je m’adresse à des enfants, il faut être pédagogue. Quant au « donner envie d’apprendre » ce sera à moi, formatrice, de tenir compte de la personnalité de chacun des apprenants, mais les enfants contrairement aux adultes ont une soif d’apprendre et une curiosité bien plus développées surtout en matière de secourisme. Ils ont des remarques surprenantes parfois mais aussi très pertinentes !

 

Avez-vous une expérience en secourisme marquante à partager ?

L’expérience qui m’a fortement marquée est mon intervention en tant que formatrice SST au Théâtre l’IVT (International Visual Theatre) à Paris, qui met en avant la « culture sourde ».

J’ai commencé à apprendre toute seule la LSF (langue des Signes Française) il y a quelques années, cette une langue qui me passionne et que j’aimerais maîtriser pour échanger davantage avec des personnes sourdes ou malentendantes.

Cette intervention a été très enrichissante pour moi. J’ai pu en apprendre d’avantage, non seulement, en LSF mais aussi acquérir, de mon côté, des connaissances sur le fonctionnement de la prévention et de la sécurité dans un bâtiment où les salariés sont des personnes sourdes ou malentendantes, mais aussi des personnes entendantes maîtrisant parfaitement la LSF.

C’est une expérience qui m’a tellement enthousiasmée qu’elle m’a confortée dans mon désir de m’investir dans l’apprentissage de la LSF, d’où la formation complémentaire suivi début 2022, pour à terme, me présenter à l’examen du DCL LSF (Diplôme de Compétence de Langue)

Animer des formations SST en LSF devient un projet qui se concrétise de jour en jour.

 

Après plusieurs années en région parisienne, vous avez emménagé en Loire-Atlantique, quels sont vos projets ?

Mes projets sont de continuer mon métier de formatrice mais dans un contexte régional différent : grand air, moins de monde, circulation différente, moins de stress, nouvelles entreprises …

Bien sûr, poursuivre mes formations en collaboration avec ARTEK Formations et Sandrine Thébaud. Nous nous connaissons depuis presque 7 ans et entretenons une relation de confiance.

Je souhaite maintenant collaborer aussi avec de nouveaux organismes de formation de la région Pays de la Loire et Bretagne pour être plus large et retrouver ces mêmes liens d’échanges, de compréhension, de confiance avec ces nouveaux partenaires.

Certaines collaborations privilégiées avec des organismes de formations vont se poursuivent en région parisienne.

Un des aspects que je souhaite développer, ce sont les formations SST en LSF dans les entreprises qui emploient des personnes atteintes de surdité. Nous sommes, certes, soumis à certains impératifs côté organisation de nos formations, mais tout reste possible. Toute personne doit pouvoir se former si elle le désire.

Pour finir, initier un peu plus les enfants aux gestes de premiers secours est également un projet qui me tient à cœur pour retrouver mes premières expériences professionnelles en tant qu’institutrice.